Le monde en ébullition : vers une nouvelle carte des pouvoirs mondiaux
Mon champ d'expertise s'étend de la stratégie globale à l'art contemporain, avec une expérience de plus de quinze ans dans ce dernier domaine. Ces dix-huit derniers mois, je me suis également investi dans le journalisme citoyen. Le sujet qui m'occupe aujourd'hui concerne un autre jeu de stratégie, celui qui façonne notre monde, en perpétuelle évolution et dont le tableau se dessine de plus en plus chaotique.
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Actuellement, plusieurs foyers de tensions mondiales requièrent une attention particulière. Il y a bien sûr la situation en Israël, à Gaza, ainsi que les évolutions en Ukraine et les relations tendues entre la Russie et l'Azerbaïdjan, face à l'Arménie. Par ailleurs, des foyers de tension persistent entre les deux Corées, à Taïwan, en Libye, et en Afrique francophone (notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso). Ajoutez à cela des préoccupations telles que l'inflation, les flux migratoires, la censure, les mouvements wokisme et LGBTQ+, les dettes, les faillites d'entreprises, la pauvreté, l'isolement, ou même les punaises de lit.
Cependant, malgré ces nombreux enjeux, nous, et nos médias, avons la tendance à nous concentrer sur un seul et unique événement, celui qui semble le plus important et urgent du moment. Or, c'est une erreur que de négliger l'examen de tous ces points sensibles, car, face aux profonds rouages du pouvoir américain, il est presque certain que d'autres actions se trament dans l'ombre. Si j'étais Russe, je ne sous-estimerais pas la capacité des Américains à intervenir sur de multiples fronts simultanément, sous l'influence des véritables décideurs qui opèrent outre-Atlantique. Je surveillerais de près leurs flottes et leur aviation, car une erreur de jugement est vite arrivée.
Si j'étais Arménien, je m'interrogerais sur le choix de mes alliés, optant pour la France et les États-Unis plutôt que la Russie et l'Iran. Je considérerais le risque d'une prise plus rapide de Zangezur par les voisins turcs et azéris. De plus, l'État hébreu semble chercher à entraîner l'armée iranienne dans un conflit dans cette direction.
En tant que Libanais ou Syrien, je me préparerais à une guerre de haute intensité, en particulier la Syrie, qui fait face à une recrudescence d'actes terroristes ces dernières semaines, annonçant des événements majeurs.
En Asie, la stabilité devrait prévaloir, bien que la Chine accélère ses préparatifs militaires, renforçant sa flotte et négociant des bases navales et aériennes sur tous les continents, affirmant ainsi son rôle international.
En Afrique, il est fort probable que des conflits éclatent à brève échéance, visant à renverser les gouvernements de transition cherchant à libérer leurs peuples et leurs ressources. La Libye, quant à elle, devrait poursuivre sa guerre civile et son rôle de plaque tournante pour les flux de réfugiés et de migrants, avec le soutien d'associations occidentales.
En Amérique du Sud et en Inde, l'éloignement des BRICS pourrait devenir une réalité. Aux États-Unis, la guerre civile pourrait également faire surface. Au Mexique, d'autres inconnues planent dans l’air.
En fin de compte, il est hautement probable que la Ligue arabe et l'OPEP suspendent les approvisionnements en pétrole et en gaz pour contraindre l'Occident à ramener Israël à la raison et à entamer de véritables négociations tenant compte de la situation des Palestiniens.
La liste des enjeux est longue, et de nouvelles injections obligatoires ainsi que des mauvaises surprises, comme les infestations de punaises de lit, s'ajoutent à ce tableau déjà complexe.
Pour les Américains, l'objectif ultime des Occidentaux demeure le changement de régime en Russie, en faveur d'un dirigeant à la Eltsine, voire plus accommodant, prêt à laisser l'Occident démanteler l'ours russe et éroder sa foi dans l'alcool et la paresse.
Pourtant, la grande erreur des Américains est de sous-estimer la solidarité sino-russe, renforcée par des présidents très proches. De même, l'Arabie saoudite, sans se réconcilier avec l'Iran, commence à comprendre que les ennemis de son véritable ennemi sont ses alliés.
Les alliances se recomposeront, c'est là que réside le grain de sable. Il convient cependant de rester vigilant, car d'autres actes d'ampleur pourraient se jouer sur d'autres théâtres d'opérations. La Géorgie, le Kazakhstan et la Biélorussie devraient également rester sur leurs gardes.